La forêt protectrice

En Suisse, l’effet protecteur de la forêt revêt une importance capitale. Les forêts protègent l'espace vital et économique de plus d'un million de personnes, ainsi que les infrastructures qui y sont associées.

Environ 45% de la forêt suisse remplit une fonction de protection reconnue, ce qui correspond à 6000 km2 de forêt! On estime que 130‍‍‍‍‍000 bâtiments et plusieurs milliers de kilomètres de voies de communication sont protégés par la forêt. Cette dernière ​empêche certains phénomènes dangereux de se produire (par ex. les avalanches) ou réduit leur ampleur du processus.
Concrètement, la forêt protège des personnes, des animaux et des biens matériels des dangers suivants:

  • chutes de pierres
  • avalanches
  • crues
  • glissements de terrain
  • laves torrentielles
  • érosion

En raison de la topographie et d’une desserte souvent insuffisante, l’entretien des forêts protectrices est complexe et coûteux. C’est pourquoi la Confédération et les cantons octroient des contributions financières. Si l’effet protecteur de la forêt devait être remplacé par des mesures techniques, les coûts seraient difficilement supportables. Entretenue correctement, la forêt assure une protection comparable, pour un prix environ dix fois inférieur.

La valeur économique de l'effet protecteur de la forêt est estimée à environ 4 milliards de francs suisses par an!

Dans l'espace alpin densément peuplé, la forêt de protection et son entretien revêtent une grande importance. L'objectif est de créer, avec un minimum d'efforts, un état de la forêt qui réponde aux exigences minimales pour assurer durablement l'effet protecteur.

Pour atteindre cet objectif, l'Office fédéral de l'environnement, des forêts et du paysages, (OFEFP, devenue Office fédéral de l'environnement OFEV) a publié en 2005 le guide NaiS. NaiS est l'acronyme de l'allemand «Nachhaltigkeit und Erfolgskontrolle im Schutzwald», soit approximativement «Durabilité et contrôle en forêt protectrice». Le recours au principe NaiS est obligatoire pour toutes les mesures d'entretien des forêts protectrices qui sont indemnisées ou encouragées par des fonds fédéraux. L'entretien des forêts protectrices s'oriente toujours selon les sept principes suivants:

  1. Être orientés vers l’objectif de protection
    Les soins effectués dans les forêts de protection ont pour seul objectif de réduire les dangers naturels.
  2. Être effectués au bon endroit
    Les soins sont effectués là où l’action de la forêt est en mesure d’empêcher ou de diminuer les retombées des dangers naturels sur l’homme ou sur les biens matériels.
  3. Être effectués au bon moment
    Les soins doivent être apportés au moment où ils développent un effet optimal à un coût minimal.
  4. Être basés sur les processus naturels
    Les soins doivent être adaptés aux conditions de station. C’est ainsi qu’ils permettent à l’évolution naturelle d’une forêt de développer tout son potentiel.
  5. Être liés à un objet concret et basés sur une démarche transparente, clairement expliquée et reproductible
    Les soins à réaliser sont déterminés sur place par des professionnels, ce qui permet de respecter les conditions de stations, variables à petite échelle. Le processus de décision se déroule toujours de la même façon. Comme la démarche est documentée, elle reste transparente, reproductible et contrôlable.
  6. Être efficaces
    La probabilité que les soins permettent d’atteindre les objectifs est très élevée.
  7. Correspondre à des objectifs atteignables à des coûts raisonnables
    Le rapport coût-avantage des soins est raisonnable.

En savoir plus sur le guide NaiS, sur le site du Centre de sylviculture de montagne